Thứ Tư, 29 tháng 6, 2011

NGÔI MỘ XÉO- ( La tombe non alignée )

Trước đây,có một bài viết được đăng trên Blog TẠ TRUNG TRÀ VINH,kể về sự tích ngôi mộ xéo của Ông Tổ TẠ THÀNH LỄ:
http://tatrungtravinh.blogspot.com/2010/05/ngoi-mo-xeo.html
Nay đã có bản dịch ra tiếng Pháp do Ông TRƯƠNG BỬU KHÁNH thực hiện.Nội dung như sau:
                                    Tombeau du premier ancêtre connu : Tạ Thành Lễ (1836)
La tombe non alignée
  Voici la tombe non alignée.On raconte qu’à sa mort, le premier ancêtre connu de la famille Ta trung, Tạ Thành Lễ,  fut enterré sur cet emplacement. Le lendemain matin, des « tá điền » (métayers), affolés, accoururent pour  apporter une mauvaise nouvelle à la famille : au cours de la nuit des inconnus avaient ouvert la tombe. Se rendant immédiatement sur les lieux, la famille constata que le cercueil avait été sorti de la tombe et posé à même le sol. Les pilleurs avaient sans doute espéré trouver de l’or et d’autres objets précieux que, selon la coutume, la famille y aurait déposés.
Yvette  Trương buủ Khánh et Lý chánh Đức sur la tombe de Tạ Thành Lễ (1956)
Lorsque la famille a procédé à la réinhumation, un géomancien consulté lui a conseillé de mettre le cercueil en terre exactement dans la même direction que celle dans laquelle les pilleurs l’avaient posé sur le sol car telle était sans doute la volonté du Ciel. Il fallait le faire pour que les Tạ Trung progressent  et que le clan ancestral  prospère.
(version recueillie de Tạ Thiếu Lang et de Tạ Trung Dõng )

Thứ Hai, 13 tháng 6, 2011

MARGUERITE et JEAN-PAUL EICH

                                                                GIA ĐÌNH BÀ MARGUERITE
Bà MARGUERITE là cháu ngoại Ông CHÍN-TẠ TRUNG NHANG.Bà là Trưởng nử của Ông Bà TẠ MỸ LỆ CHRISTIANE - CHUNG QUAN THẮNG.
( ảnh chụp tháng 6 năm 2011 )
Địa chỉ liên lạc :
Marguerite et Jean-Paul EICH

6, rue de Soultzbach-les-bains
68000 COLMAR
Tél. 03 89 79 61 93
marguerite.eich@calixo.net
jpeich@calixo.net

                Christiane Ta Trung (Ta My Lê).Photo prise à Paris mai 1970

Thứ Sáu, 10 tháng 6, 2011

THIEN DAO THANH KINH (LIVRE SAINT DE LA RELIGION DU CIEL )

                                                                          THIEN DAO THANH KINH
  Extraits traduits en français
( Trích dịch sang tiếng Pháp )
Note du traducteur
( Người dịch giải thích )
En 1937, alors qu’il avait 60 ans, mon grand-père maternel, Tạ trung Vỏ, a écrit un manifeste de seize pages dactylographiées dont il a fait remettre une copie à chacun de ses douze enfants. C’est l’exposé de la religion telle qu’il le concevat et en même temps une profession de foi. L’exemplaire que détenaient mes parents a été perdu, avec les autres papiers et livres, en 1946, lors de l’évacuation. Tạ trung Dõng, fils de Tạ trung Quân, qui vit actuellement en Californie, détient l’original de l’exemplaire dactylographié. Le texte utilisé ici a été transmis par Tạ trung Dung, fils de Tạ trung Cang, qui vit aussi en Californie. Il est présenté intégralement sur le blog Gia dinh Tatrungtravinh, accompagné d’une présentation plus lisible et d’une version corrigée (coquilles et fautes d’orthographe)
Le texte comprend seize pages au total, dont une introduction (page 1) et une conclusion (page 16). Les pages 10 à 15 contiennent des hymnes et prières. Les extraits seront présentés au fur et à mesure qu’ils seront traduits. Les pages 10 à 15 ne seront pas traduites. Dans le texte, mon grand-père s’adresse la plupart du temps directement à ses enfants en utilisant le pronom « tiá » pour « je » ou « votre père »
Dans mon choix des passages à traduire, j’ai privilégié ceux dans lesquels mon grand-père parlait des choses de la vie ou donnait des leçons de sagesse.
Toute remarque sur la traduction serait appréciée.


TRUONG BUU KHANH

 
INTRODUCTION

 Je, Tạ trung Vỏ, né au village de Long Đức, province de Trà vinh, père décédé alors que j’avais 7 ans, et, de ce fait, peu instruit, ayant vécu dans la pauvreté dans mon enfance, ai pratiqué la religion des lettrés depuis l’enfance jusqu’à l’âge de 60 ans. Tous les jours, je réfléchissais, me demandant quelle était l’origine de la religion des lettrés, qui était  la mienne, et qui n’avait  pas à sa tête un chef religieux. J’ai posé la question aux lettrés, et ils m’ont répondu que Confucius en était le chef religieux, ce qui est faux car Confucius fut un maître enseignant, mais il n’a jamais proclamé qu’il était chef religieux. C’est pourquoi, je me rendis compte depuis lors que la religion des lettrés n’avait pas d’origine ou de racine. Je me rappelai ensuite les propos tenus par Confucius lui-même au cours d’un entretien avec ses disciples : Thánh đạo trang vu, c'est-à-dire que la religion sainte était une vraie jungle. En d’autres termes, cette religion était pervertie, c’est pourquoi il se lamentait ainsi. Par ailleurs, on pouvait avancer d’autres citations selon lesquelles personne ne pratiquait la religion des lettrés. Depuis lors, la nuit, je me mis à réfléchir longuement, à examiner la question sous tous les angles, et en vins à la conclusion que je pratiquais une religion sans racine et de surcroît une religion pervertie. J’étais en quête d’une religion véritablement authentique que je pourrais pratiquer et transmettre à mes enfants et petits enfants. En comparant toutes les religions, celle de Jésus paraissait la seule authentique. Derrière le catholicisme et le protestantisme et d’autres religions, il y avait aussi beaucoup de superstitions comme dans d’autres religions. Je me mis à lire le Nouveau Testament du début jusqu’à la fin, et m’aperçus que toutes ces superstitions que nous pratiquions étaient du fait des apôtres de Jésus, car toutes les paroles que Jésus lui-même avait prononcées étaient justes et droites. Je fus rempli d’admiration devant sa religion. Dorénavant, je commencerais à pratiquer la religion de Jésus. Je l’appellerais en outre RELIGION DU CIEL. La religion du ciel se pratique sans culte ni offrandes, sans prières psalmodiées, sans jeûne ni régime alimentaire spécial, sans génuflexions ni prosternations. Elle consiste exclusivement en la transformation intime  du cœur. Lorsqu’on se trouve devant un problème qui vous chagrine, il ne faut pas hésiter de prier notre Dieu le père, de prier sans se lasser.  Si je fonde ainsi la religion du ciel, c’est pour que moi-même et mes enfants et petits enfants la pratiquent, car j’ai constaté que dans toutes les religions on vous tendait un cercle d’esclavage. Lorsque quelqu’un en vient à pénétrer dans ce cercle, on se mettait à resserrer ce cercle. Alors, quels que soient son talent et son intelligence, de toute sa vie et pendant les générations suivantes, il ne pourra pas sortir de ce cercle. Je crée la religion du ciel pour que moi-même et mes enfants et petits enfants la pratiquent et la sauvegardent. Celui qui observerait ma religion, toute sa vie, et durant les générations suivantes, il pourra échapper à ce cercle d’esclavage sans être pourtant soumis à la moindre contrainte. Ma religion ne soutire  de l’argent à quiconque. Elle ne tente d’attirer ou de séduire quiconque. Celui qui veut y adhérer, il suffira qu’il le demande de tout son cœur à Dieu, à Jésus et à l’Esprit saint , qu’il les adore et qu’il s’efforce de se réformer de manière à  être droit et doux, à subir les tribulations et à aimer son prochain comme soi-même, et vivre dans la joie et la bonne entente avec ses parents et frères et sœurs.

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 Dans un livre classique (livre de lettrés), on relève la sentence : DAO NGUYEN XUAT DU THIEN, qui signifie : la religion, à l’origine, fut un don du Ciel, c’est pourquoi on l’appelait DAO TROI  -  religion du Ciel. A chaque être humain, le Ciel a donné une conscience : c’est cela la religion. . A l’origine, on ne pratiquait  aucune quelconque religion. Il fallut attendre jusqu’au roi Nghêu pour que fût fondée la DAO TIËN VUONG-  culte des rois défunts - : on rendait un culte au Ciel et en même temps à ses ancêtres et parents. A partir de cette époque, le culte des rois défunts était pratiqué comme religion du ciel. Vinrent ensuite les dynasties Thuân, Vo, Thang : toutes ces dynasties royales continuèrent à pratiquer la religion du Ciel en observant le culte des rois défunts et celui des ancêtres et parents. Cette pratique fut transmise aux rois Kiêt, Tru, U et  Lê . Mais, ce fut au cours de ces quatre dynasties royales que les gens abandonnèrent le culte des rois défunts, qui était en fait la religion du Ciel. La DAO NHO – religion des lettrés- était née : on rendit un culte aux ancêtres et aux parents tout en abandonnant le Ciel,  auquel on refusa de rendre un culte. On allait inventer ensuite que seul le roi  pouvait rendre un culte à Dieu, les sujets n’étant pas autorisés à le faire. A cela, Mencius rétorqua en ces termes : TUY HUONG AC NHON TRAI GIOI MOC,DUC KHA DI SU THUONG DE, ce qui signifie : Celui- là qui a commis un méfait, s’il sait se repentir et se réformer, faire ses ablutions pour être propre, il pourra lui aussi rendre un culte à Dieu. Mencius avait parfaitement raison, mais personne ne l’écoutait. Du temps où l’on pratiquait la religion du Ciel, qui était le culte des rois défunts, la paix régna à travers tout le royaume. Or, à partir du règne des rois Nghêu, Thuân, Vo et Thang, puis Kiêt, Tru, et Lê, les gens ayant abandonné la religion du Ciel,  le royaume connut le déclin. Sous la dynastie des Châu, Confucius, homme érudit connaissant aussi bien le passé que le présent, se lamenta auprès de ses disciples : il regrettait le culte des rois défunts, religion du Ciel. Les gens l’avaient abandonnée ; plus personne ne la pratiquait. La religion était devenue une vraie jungle. Il aurait voulu être un grand mandarin pour pouvoir refonder la religion, mais le Ciel n’exauça pas son vœu. C’est pourquoi, la paix dans l’âme, il resta assis  pour  dispenser un enseignement à ses disciples. Il leur expliqua  le sens des choses. Ainsi, prendre le parti du Ciel, c’est durer ; s’opposer au Ciel, c’est disparaître ; suivre la volonté du Ciel, c’est obtenir beaucoup de grâces à travers la prière. Il disait : NHON HUU THIEN, THIEN TAT TUNG CHI , ce qui signifie : celui qui prie beaucoup, le Ciel exaucera sa prière. Il disait : celui qui fait le bien, le Ciel le récompensera, celui qui fait le mal, il récoltera la tempête. Il disait : le filet du Ciel, bien que sa maille ne soit pas serrée, personne ne peut y échapper. On peut citer aussi ces  vieux dictons populaires. SANH THUAN TU AN : ce qui signifie : ce n’est qu’en vivant dans le bon sens que l’on trouve la paix en mourant, car comment mourir dans la paix alors que l’on a vécu à contre sens. En réfléchissant sur ces sentences, on se rend compte que notre religion est corrompue depuis longtemps sans que nous le sachions le moins du monde ; Une religion sans racine, et que, pourtant, nous avons pratiquée pendant des milliers d’années. Depuis que votre père (cha) s’est rendu compte que la religion que nous pratiquions depuis toujours n’avait ni source ni racine, et qu’elle était corrompue depuis des milliers d’années, il ( tía)) se mettait alors à comparer une religion à l’autre , déterminé à trouver une religion vraiment noble et droite afin d’en faire sa propre religion, et pour la transmettre à ses enfants et petits enfants pour qu’ils la pratiquent à leur tour . Votre père (tía) a constaté que toutes les religions, quelles qu’elles soient, tendaient un cercle de l’esclavage. Quiconque mettrait les pieds dans ce  cercle, il se serrerait et, on tombe dans l’esclavage de génération en génération. Nul, si talentueux et intelligent soit-il, ne pourra s’en échapper.

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 Seule la religion de Jésus ne tend pas ce nœud. Et « tía » se demande pourquoi la religion de Jésus n’a pas ce cercle de l’esclavage, et, pourtant, le protestantisme et le catholicisme  contraignent leurs fidèles à l’esclavage comme dans le cas d’autres religions. «Tía »  va expliquer afin que vous compreniez. « tía » a lu le Nouveau Testament depuis la première page jusqu’à la dernière. Les enseignements dispensés par Jésus sont tous  de bons enseignements. Il nous a enseigné un culte spirituel, c’est- à-dire un culte qui reste invisible aux yeux des autres. Et, malgré cet enseignement, on construit des églises et des temples, dresse des statues et expose des reliques. Tout cela parce que ceux qui sont à la tête inventent et brodent, contraignent les gens à demander des messes et à faire des offrandes en argent, à offrir à Dieu la dîme. Parce qu’ils veulent que les gens deviennent des esclaves alors que Jésus ne contraint personne. Il dit que parmi les choses que Dieu a créées, aucune n’est sale ou impure. On peut les consommer toutes. Et pourtant, on prétend que telle chose est sale, telle autre est propre ; on nous conseille d’observer le jeûne. Tout cela a été dicté par les êtres humains, et non pas par Dieu. Désormais la religion de « tía » est aussi celle de Jésus mais sa pratique est différente de celle des autres, en ce sens qu’il n’y a ni église ni temple, il n’y a aucun culte ; on ne prend  l’argent de quiconque ; pas de prières psalmodiées, pas de génuflexion ni de prosternation. Pas non plus de pasteurs ou de prêtres. Quiconque veut adhérer à cette religion, il suffira qu’il  aille directement à Dieu le père, avec Dieu le fils et l’Esprit Saint. Celui  qui adhère  à la religion doit  demander à  Dieu le père, à Dieu le fils et à  l’Esprit Saint de le baptiser. Il faut qu’il  descende à la rivière, prier Dieu qu’il le lave de tous les péchés qu’il a commis dans sa vie antérieure ; prier pour qu’il change de cœur, remplacer le mauvais par le bon, devenir un homme nouveau , et puis s’immerger trois fois de suite entièrement dans l’eau de la rivière. Ainsi sera fait l’acte d’adhésion à la religion. A partir de ce moment-là, il faudra se réformer et faire constamment le bien, respecter Dieu et aimer son prochain, être toujours dans la vérité, ne jamais pratiquer la duplicité. Lorsqu’on rencontre une difficulté, il faut prier de tout son cœur se tournant vers Dieu le père. Mais chaque fois que l’on demandera quelque chose il faudra le demander au nom de Jésus. Ce n’est ainsi que Dieu nous exaucera.  Lorsqu’on prie, il faut manifester son respect de Dieu. Pour cela, il n’est pas nécessaire de s’agenouiller ou de se prosterner, ni de s’habiller. Que l’on soit assis, debout ou torse nu, cela n’a aucune importance ; l’essentiel c’est d’avoir pour Dieu un respect sincère. Quant au culte des parents et des ancêtres, c’est aussi le cœur qui en est le temple. L’imagination suffira. Lorsque les parents sont encore vivants, on doit de tout son cœur rester en bonne entente avec eux, être de bonne humeur, prendre de leurs nouvelles le matin et leur rendre visite le soir, obéir et s’armer de patience pour les supporter ; lorsque les parents commettent une erreur, il faut les conseiller dans la bonne humeur et avec tact et délicatesse pour ne pas les laisser dans l’erreur ; même si les parents n’écoutent pas les conseils des enfants, ceux-ci doivent rechercher d’autres approches, en les implorant . Il faut aider ses parents en toutes choses : tel est le culte qu’il faut leur rendre et non pas celui que d’autres pratiquent. Le jour où les parents quittent ce monde, il faut laisser libre cours à sa peine, veiller au choix du cercueil et au bon déroulement de la mise en bière, que l’on soit riche ou pauvre. Si l’on est riche, il ne faut pas lésiner, il faut faire les dépenses justifiées tout en s’abstenant de faire des choses inutiles. Si l’on est pauvre, il faut se   limiter à ses propres moyens, il ne faut pas emprunter aux autres pour enterrer ses parents. Si l’on est très pauvre, alors 7 claies de bambou suffiraient à l’inhumation. Après avoir enterré ses parents, le culte qui leur est rendu par les enfants est interprété comme étant une expression de gratitude pour ce qu’ils ont fait pour eux de leur vivant, ce qui est une grave erreur.

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  Les affaires que les parents, à leur mort, ont laissées en suspens, il appartiendra aux enfants de les mener à leur terme. Si le père meurt et laisse derrière lui la mère et de jeunes frères et sœurs, il faut tenir compte des dernières volontés du père pour faire ses devoirs de fils ou de filles à l’égard de sa mère et s’occuper de ses jeunes frères et sœurs, les aidant à faire des études ou à travailler pour gagner leur vie. Telle est la vraie façon de manifester sa reconnaissance. Telle est la vraie façon de payer sa dette morale pour les immenses bienfaits que l’on a reçus de ses parents. Car les sacrifices et les offrandes ne sont que pure hypocrisie, et ne sont utiles à personne. Dans la religion du Ciel, à l’heure de la mort, point n’est besoin que le prêtre vous administre les derniers sacrements et prie pour que vous alliez au paradis. Quiconque a commis des crimes devra aller en enfer. Personne, et aucune prière, ne pourra le sauver. Le devoir des enfants est de rendre visite aux tombeaux de leurs parents. Si la tombe est endommagée ou affaissée, on doit tout de suite y remédier. Pas besoin d’attendre le jour de la fête du Thanh minh ou leTêt. Le jour de l’anniversaire de la mort de ses parents ou de ses ancêtres, il faut fermer les portes de sa maison et ne recevoir aucun visiteur afin de pouvoir se recueillir dans le silence et penser à eux, avec émotion. On se sera acquitté ainsi suffisamment de son devoir de fils ou de fille ; aucun sacrifice, aucune offrande n’est nécessaire. Pour ce qui est des sacrifices et des offrandes, réfléchissez, mes enfants ! Lorsque l’on est à l’article de la mort on est paralysé et en proie à de mille souffrances, les uns vous soutiennent, d’autres vous éventent ; certains vous réchauffent, d’autres vous caressent, que peut-on manger ou boire ? A quoi cela sert, ces sacrifices et offrandes ? Le jour d’anniversaire, si nous ne montrons pas la moindre compassion, c’est déjà aller à l’encontre de son devoir envers se parents. Comment, en ce jour, avoir le cœur à tuer le bœuf ou le cochon et à inviter ses amis proches et de vieilles connaissances à festoyer et à trinquer, à chanter et à rire sans aucune tenue ? Réfléchissez, mes enfants, ne pensez vous pas qu’en agissant ainsi on trahirait son devoir d’enfant ? Quant aux vêtements de deuil, il suffit de se couvrir la tête d’un foulard en signe de deuil. Pas besoin de confectionner des vêtements, pas besoin de ceinture de paille et de chapeau d’argent, ou quoi que ce soit de ce genre. Tout cela est purement apparence. Or les gens ont tendance à aimer l’apparence. Quant à l’intérieur, qui donc y pense ?

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 En général, on pense au corps et à la chair. Qui donc penserait jamais à l’âme ? Et pourtant, le corps et la chair se décomposent et disparaissent, tandis que l’âme reste éternellement.

J’en viens maintenant à la question du mariage : point n’est besoin, en l’occurrence,  de prendre en considération la religion ; quelle que soit la religion de l’une ou de l’autre partie, pourvu que les parents des deux côtés donnent leur consentement et que les deux jeunes conviennent de s’aimer mutuellement, ainsi en a décidé le Ciel. On pourra alors célébrer le mariage, quelle que soit la religion.

Le jour où, selon le rite, l’on accueille la mariée dans la maison du marié, le père de celui-ci  se met à genoux entre les deux jeunes époux, également agenouillés, et prie Dieu de bénir le jeune couple, en récitant la prière suivante :

Province : Tràvinh, canton : Trà Nhiêu ; village : Long Duc. votre disciple, Ta Trung….., prie au nom de Jésus. Puisse ma prière parvenir jusqu’aux neuf étages du Ciel ! Mon Dieu, aujourd’hui c’est le huitième jour du neuvième mois de l’année mâu thinh, mon fils, Ta Trung….épouse la fille de Duong tân Tài, nommée Duong thi Liêu ; les deux familles scellent leur alliance sur un pied d’égalité. Que Dieu bénisse le jeune couple, que l’époux sache chérir son épouse, l’épouse respecter son époux, qu’ils vivent ensemble dans la bonne entente et la joie jusqu’à l’âge de cent ans 

                                                  AMEN

La prière dite, la cérémonie du mariage est terminée. Une personne est ensuite désignée pour accompagner la mariée dans la salle et la présenter à ses beaux parents, devant lesquels elle s’inclinera pour exprimer sa reconnaissance, ensuite aux autres membres de la famille, devant chacun desquels les jeunes mariés s’inclineront aussi, pour les remercier de leur contribution, puis le repas de noce est servi, et tout est accompli

Quant aux rapports père-enfants, mari et femme, amis et connaissances, la concorde, la joie de vivre ensemble suffisent ; le père ne devrait pas abuser de son autorité pour opprimer ses enfants ; les enfants de leurs droits d’enfants pour opprimer leur père ; le mari de son autorité d’époux pour tyranniser son épouse, et l’épouse de sa condition d’épouse pour brimer son mari. Il faut qu’ils vivent dans la bonne entente et la paix, la joie et l’amour mutuel. Il faut que l’un fasse plaisir à l’autre, qu’ils se respectent l’un et l’autre et s’entraident, au lieu de se comporter comme le voulait  notre religion des lettrés d’autrefois : le fils à qui le père décrétait la mort devait mourir ; le mari était le roi, l’épouse le sujet ; l’homme avait droit à cinq épouses et à sept concubines, la femme devait être chaste et fidèle à un seul et unique mari : tel fut le dictat de la religion des lettrés. Est-ce juste ? Abandonnez- celle-ci sans regret. Dans la religion du ciel, tenez-vous en toujours au précepte : un seul mari, une seule femme. La  polygamie est interdite.

Quant à notre fête du Têt, il fau, bien sûr, acheter des choses pour célébrer pendant trois jours, mais aucun culte n’est nécessaire. Le jour du Nouvel An, on se rend sur la tombe de ses parents et en faire la toilette. Chaque année, il faut trois visites au moins. Tant mieux si on peut le faire plus souvent.

La religion du Ciel conçoit  Dieu réparti en trois personnes : Dieu le père, Jésus et l’Esprit-saint, alors que la religion protestante, comme la religion catholique,  affirme que les trois personnes réunies constituent un seul Dieu. « Tia » ne pense pas ainsi. A mon avis, les trois personnes représentent trois personnes distinctes, car Jésus a dit de  lui-même qu’il était le fils. Il a enseigné aux disciples  que Dieu le père était au ciel et qu’il allait souvent sur la montagne prier Dieu le père ; il s’agissait donc du fils et du père, c'est-à-dire de deux personnes distinctes. Jésus a ajouté : lorsque je regagnerai le Ciel, j’enverrai l’Esprit-saint vous réconforter. Ne s’agit-il pas là clairement de trois personnes distinctement ? Mes amis, si notre religion est celle de Jésus, croyons en sa parole. Les autres sont libres de croire qui ils veulent. De l’avis de Tia, Jésus est aussi un Dieu, mais Dieu le fils. Dieu aime le monde ; c’est pourquoi il envoie Jésus sur la terre pour nous montrer le droit chemin et la juste raison, et pour nous montrer comment sauver nos âmes.

…..Quiconque adhère à sa religion, n’a aucune somme d’argent à débourser, ni aucun culte à rendre comme dans le cas des autres religions. Lorsqu’on a quelque chose à demander, il suffit de prier avec sincérité, et il vous l’accordera. Mais il faut prier Dieu. La religion du ciel exige de ses adhérents qu’ils prient trois fois par jour, une fois le matin, une fois au milieu de la journée et une fois le soir. Lorsqu’on a quelque chose à demander, il suffit d’expliquer ce que l’on demande sans avoir besoin d’ajouter une quelconque fioriture.

……La religion du ciel a dix commandements.


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1) Tu n’adoreras pas les statues de génies, de bouddhas, de mauvais esprits et de démons
2) Tu ne seras pas orgueilleux, ni jaloux
3) Tu n’invoqueras pas le nom de Dieu à la légère
4) Tu ne travailleras pas le jour du Seigneur, le dimanche
5) Tu ne te rebelleras pas contre tes parents
6) Tu ne tueras pas
7) Tu ne commettras pas le péché de luxure
8) Tu ne commettras pas de vol, ni de pillage
9) Te ne seras pas faux ni hypocrite
10) Tu ne convoiteras pas les biens d’autrui
Quiconque observe rigoureusement ces dix commandements aura, à coup sûr, l’assurance du paradis.
La religion du Ciel que « tía » » pratique est la vraie religion du Ciel, mais aussi la vraie religion des lettrés, car il n’y a ni église ni temple, ni prêtre ni pasteur, pas de prières psalmodiées, pas de jeûne ou abstinence. Rien de tout cela. Seuls sont adorés et honorés Dieu le père, Jésus et l’Esprit Saint, et nos ancêtres et parents. Et ils le sont uniquement dans l’intimité de nos cœurs. Nous devons être reconnaissants à Dieu de nous avoir créés. Quant à Jésus, il nous guide, et nous montre le droit chemin et la voie de la raison, il nous livre les secrets de la question du salut de nos âmes. C’est donc une immense faveur. Pour sa part, l’Esprit Saint nous éclaire et nous inspire ; il nous réconforte. Grande aussi est notre dette envers lui. Nos ancêtres, grand - parents et parents sont tous pour nous de grands bienfaiteurs. En tant que petits - enfants et enfants, nous avons le devoir de les vénérer et de garder vivace leur image dans notre imagination. Prions pour que nos grands- parents et parents, comme nous-mêmes, soyons délivrés de cette mer de souffrance et que nous parvenions au pays des Immortels. Prions Dieu et supplions-le d’avoir pitié de nous. Dorénavant - je m’y engage- je me repentirai, je réformerai mon cœur, et je ferai le bien. « Tía » s’aperçoit qu’il a 62 ans cette année. Alors qu’il pratiquait la religion des lettrés depuis 60 ans, il n’avait jamais pensé à prier pour ses parents. Il était convaincu que le culte qu’il leur rendait était suffisant pour acquitter sa dette et leur exprimer sa reconnaissance filiale. Or, à en juger sur la réalité des choses, l’adoration et le culte, tout cela n’était que pure hypocrisie et fausseté, et n’était d’une quelconque utilité pour personne. Depuis que « tía », ayant abandonné la religion des lettrés, pratique la religion du Ciel, 2 années se sont écoulées. Ayant, pendant ce temps, prié trois fois par jour pour ses parents, cela compte déjà pour beaucoup. De l’avis de « tía », c’est bien mieux de pratiquer la religion du Ciel que celle des lettrés. Que les prières que je récite sont exaucées ou pas, c’est le Seigneur qui en décide, comment pourrais-je savoir ? Mais, le fait est que désormais je me sens vraiment plus joyeux et plus heureux qu’autrefois. Si j’ai abandonné la religion des lettrés, c’est parce que j’avais constaté que tout le monde estimait que le culte rendu aux ancêtres suffisait pour payer une longue et lourde dette. En pratiquant la religion des lettrés je ne faisais donc que suivre les autres. En revanche, lorsque je décidai de suivre la religion du Ciel, je tenais à ce que tout se fît dans la vérité, sans la moindre hypocrisie ou fausseté. Parmi mes enfants et petits – enfants, celui qui suivrait mon exemple et adorerait Dieu obtiendrait sans aucun doute beaucoup de faveurs. Premièrement, il serait dispensé de toute adoration, culte ou sacrifice ; deuxièmement, il échapperait à la dette du karma ; troisièmement, on n’oserait plus le soumettre, comme autrefois, à des contraintes et obligations. « Tía » constatait que, depuis toujours, au sein de la famille Ta trung, d’une génération à l’autre, on s’était transmis la pratique de la religion des lettrés, qui était une religion importée dans notre pays par les « chệt » (note du traducteur : « chệt »- mot péjoratif utilisé couramment, du moins à l’époque, pour désigner les Chinois). Nous imitions ceux-ci en pratiquant cette religion entre nous depuis plusieurs milliers d’années déjà. Je me mis alors à la recherche de personnes pétries de la culture des lettrés, leur demandant de m’expliquer les origines et racines de la religion des lettrés, de me dire qui était le chef spirituel de la religion des lettrés. Aucune de ces personnes ne fut en mesure de me donner une réponse. Je me mis alors à la recherche de personnes âgées pour leur poser la même question. Elles me répondirent : « Nos grands- parents et parents adoraient et rendaient ainsi le culte. Nous faisons simplement comme eux. Et nous ne savons pas quelles en sont les origines et les racines pour pouvoir vous éclairer à ce sujet ». Qu’en pensez-vous, mes enfants ? Réfléchissez pour savoir si une telle religion ne mérite pas d’être abandonnée.
Pendant les 60 années que « tía » a passées à pratiquer la religion des lettrés, hélas ! mes enfants, que d’argent, que de naïveté et de crédulité, que de souffrances ! Votre mère et moi, mari et femme, nous travaillions pour gagner notre vie en économisant piastre par piastre. Or , tous les quatre matins, on nous mettait à contribution . Un jour, pour construire une pagode ; un autre jour, pour bâtir un « đình » ; une autre fois encore, pour une cérémonie pour le repos des âmes (làm chay). C’est ainsi, bon an mal an - que d’argent !
Tantôt je raisonnais ainsi : il ne me reste que quelques années avant que je ne doive mourir. Dans ces conditions, je devrais faire un effort pour supporter tout cela afin de remplir jusqu’au bout mon devoir d’homme. Tantôt, je raisonnais autrement : je pensais à mes enfants et à mes petits - enfants qui deviendraient de plus en plus nombreux. Si je pratiquais cette religion, sans doute suivraient-ils mon exemple, et se la transmettraient-ils de génération en génération, si bien que notre famille, les Ta, serait à perpétuité réduite à l’esclavage. Plus « tía » y pensait, plus son cœur se serrait. Et vous, mes enfants, ne vous trouvez pas cela douloureux ? Dorénavant, il faudra, à tout prix, que je trouve le moyen de trancher tout lien avec cette dette du karma. Une dette démesurément lourde ; on a beau rembourser millions après millions, elle ne diminue en aucune manière. C’est pourquoi, mes enfants, d’un même cœur avec « tía », et en unissant nos forces, liquidons cette dette ! Ne la gardons pas car elle causerait trop de tort à nos enfants et petits enfants. « Oan trái », c’est l’obole versée pour construire une pagode ou un « đình », pour la cérémonie célébrée pour le repos des âmes, ou pour la réception des bonzes (truong huong). Tout ce qui est offrande ou sacrifice, c’est encore la dette.
En revanche, l’argent qui va à la construction d’hôpitaux, de maternités, de maisons de retraite, d’orphelinats, c’est de l’argent donné pour aider les malheureux. Il faut aider de grand cœur sans regretter, car c’est cela, aimer autrui.
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 Conjuguons nos efforts, mes enfants, pour effacer cette dette du karma, de manière qu’aucun de vos propres enfants et petits-enfants, ne soit, éternellement, lié par elle. Ne serait-ce un bonheur, une satisfaction ? Un vrai bonheur, une vraie satisfaction ! Mais, parmi les enfants et petits-enfants, celui ou celle qui ne me suivra pas dans la religion du Ciel, ses enfants et petits-enfants devront rembourser cette dette à perpétuité, de père en fils. Que de remboursements ! Mes enfants, à vous de juger : d’un côté, on est endetté ; de l’autre, on ne doit rien à personne. De quel côté, est- on tranquille ; de quel côté, peine -t-on? Vous comprendrez immédiatement. Certes, il est vrai que ce genre de dette ne peut donner lieu à un procès en justice, ni à des exactions sous une forme ou une autre. Mais, de toute manière, il vaut mieux ne pas s’endetter.


Quant à l’affaire du culte et des offrandes, voici une parabole :
Deux frères habitent deux maisons contigües. Le premier pratique la religion des lettrés. Il fête l’anniversaire de la mort de son père en lui offrant des victuailles en sacrifice. Il y a le bœuf qu’on abat, le cochon qu’on égorge ; on convie amis proches et vieilles connaissances. On chante et on fait bombance avec force alcools et viandes ; on s’enivre, on se réjouit et on rit en s’ébrouant dans tous les sens. Le second ferme les portes de sa maison et ne reçoit pas de visiteur, tenant à être dans le calme et la paix du cœur pour pouvoir revoir son père dans son imagination. Et dans l’après-midi, entouré de sa femme et de ses enfants, il se rend sur la tombe de son père pour rendre une visite.
Voilà comment agissent les deux frères. Lequel des deux agit dans le bon sens ?
Pour ce qui est de dresser un autel, nul, quel que soit son degré d’habileté et d’astuce, et de piété filiale, ne pourra le garder net et propre : il ya les déjections de moustiques, de blattes de souris et de margouillats. Lorsqu’on allume une lampe, l’autel est jonché de scarabées qui meurent. Qui donc aurait trouvé un moyen de tenir toutes ces créatures à l’écart. Sans doute personne. C’est pourquoi pratiquer la religion du Ciel dans son cœur, n’est-ce pas à la fois plus proche et plus propre ?
La religion du Ciel que « tiá » pratique est celle d’un « ông trời » vivant_et, de surcroît, le nôtre. Ce n’est pas ce que font d’aucuns : ils rendent un culte soit à un « chà và », soit à un « chệt », et ils n’ont même pas droit à un « chà và » vivant ou à un « chệt » vivant ; ils doivent se contenter d’un « chà và » mort et d’un « chệt » mort. La religion dans laquelle on rend le culte à un mort est une religion du yin (« âm ») ; celle dans laquelle on rend le culte à un vivant est la religion du yang (« dương »). « Âm » est la nuit, donc l’obscurité ; « dương » est le jour, donc clarté; telle est la loi naturelle. Les grands-parents et parents sont nos bienfaiteurs. Il faut leur manifester, dans la spiritualité et la vérité, notre vénération et notre respect. Il faut les adorer dans la concorde et la joie. C’est ainsi que nous accomplirions notre devoir d’enfants. Pourquoi recourir à l’hypocrisie et au mensonge pour les adorer ? L’hypocrisie et le mensonge, c’est dresser l’autel pour la forme, pour que les gens disent qu’on pratique la piété filiale, alors qu’en vérité, au fond de son cœur, on ne pense ni à, ni en quoi que ce soit ! « Tía » constate qu’en règle générale, lorsque qu’un homme doit s’absenter pendant un certain temps de chez lui, il prend congé de sa femme et de ses enfants en leur disant quelques mots affectueux avant de partir. « Tía » n’a vu personne, dans les mêmes circonstances, aller devant l’autel pour saluer les ancêtres et leur demander l’autorisation de s’absenter. Au retour, c’est pareil : l’homme irait chercher sa femme et ses enfants pour leur manifester la joie des retrouvailles ; il n’irait pas s’incliner devant l’autel pour signifier aux ancêtres en les saluant des deux mains jointes qu’il est de retour ; en se comportant ainsi, il ne ferait qu’agir pour la forme.
J’en viens maintenant à la question du repas et des victuailles offerts aux mânes de son père le jour de l’anniversaire de sa mort. A mon avis, notre père dès avant sa mort avait déjà manqué quelques repas ; à plus forte raison, le jour de sa mort, assailli de difficultés, comment aurait-il pu manger ce qu’on lui offrait ?
Si les gens disaient plutôt: « c’est le jour du souvenir et de la commémoration ; un jour de fête ; le jour où l’héritage m’échoit ; le jour où je deviens propriétaire de la maison familiale » ce serait plus sensé. Les gens pensent que le culte suffit pour exprimer envers ses parents sa reconnaissance pour leurs bienfaits et leur sollicitude incommensurables ; c’est pourquoi tant que les parents sont encore vivants personne ne s’en soucie ; tant qu’ils sont encore en bonne santé, on ne pense qu’à s’égayer, avec l’arrière-pensée que, le jour où ils ne seront plus, on pourra toujours leur rendre un culte, lequel suffira pour les remercier de leurs bienfaits – nous avoir engendrés, nourris et éduqués. Lorsque j’y pense, j’ai honte d’avoir failli à mon devoir de fils, car, pratiquant la religion des lettrés, je faisais comme les autres.
Désormais je pratiquerai la religion de Dieu et fonderai sur la vérité et l’authenticité le culte que je rends à mes grands-parents et parents ; et combien j’en suis satisfait et heureux ! Mes enfants, je vais maintenant m’ouvrir à vous jusqu’au tréfonds de mon âme pour que vous le sachiez : le Dieu que je vénère et adore est le vrai « ông trời » de l’Annam ; il est vraiment notre ancêtre ; je vous le dis pour que vous le sachiez. « Tía » lui-même est engendré par le grand-père paternel ; le grand-père paternel est engendré par l’arrière grand-père paternel ; en remontant ainsi pendant plus de 90 époques pour arriver à Adam. Et Adam est engendré par Dieu. Dieu qui existe naturellement, on peut l’appeler notre ancêtre. Celui qui est engendré par un autre ne peut être ancêtre. Dieu n’est engendré par personne, c’est pourquoi il est notre vrai ancêtre ; c’est clair et net, et il n’y a aucun doute, aucune suspicion possible. C’est lui qui a créé le ciel et la terre, les animaux de toutes espèces et les êtres humains ; sa puissance s’est manifestée à des millions de personnes : il est celui qui apporte la tempête, la pluie et le vent, l’éclair et la foudre ; c’est lui qui rétribue et sanctionne, sans oublier personne mais sans jamais faire d’erreur. Ne mérite-il pas qu’on lui rende un culte ? Quant à Cakya Mouni, Lao tseu et Confucius, toutes ces personnalités ont été engendrées par Dieu : quant à leur puissance, elle reste vague, et personne n’a pu la constater de ses yeux. Méritent-elles dans ces conditions qu’on leur rende un culte ? Ceux qui pratiquent la religion du Ciel ont le droit d’appeler « ông trời » père, car Jésus a dit : Votre père est au Ciel ; votre père est Dieu. Et il y a aménagé une très belle demeure qu’il garde à votre intention. . Celui qui fait la volonté de Dieu, alors…
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 Celui qui fait la volonté de Dieu, Dieu le laissera y accéder.
Mes enfants, sur le plan charnel,  « tia » est bien votre père, et vous êtes bien ses enfants.
Mais, dans la religion du Ciel, « tia » et vous ne sommes que de simples coreligionnaires.
Tous, les enfants de Dieu.
Parmi mes enfants, celui ou celle qui ne suit pas la voie de « tia » et ne rend pas un culte à Dieu, il ne rendra sans doute pas un culte à nos vrais ancêtres. Il rendra le culte à un « chà và » ou, peut-être,  à un « chêt ». Réfléchissez un instant, mes enfants : « tia » adore Dieu, « tia » appelle « ông troi » père. N’est-ce pas un vrai titre de gloire ? De toute manière, il ne vous ferait pas honte. Comment est votre conscience, mes enfants, je ne le sais, mais, pour ma part, je n’aurais jamais voulu que vous adoriez un « chà và » mort, ni un « chêt » mort. « Tia » a vraiment honte des Annamites qui adorent un « chà và » mort. Ainsi donc, dans notre pays d’Annam aucun être n’aurait mérité que nous l’adorions, que nous nous prosternions devant  lui ; pour que nous nous croyions obligés de faire venir un « chêt » ou un « chà » pour l’adorer et faire des prosternations devant lui. Quelle honte pour notre pays, quelle honte pour la race annamite, quelle honte pour notre lignée ! Quiconque a des oreilles, qu’il écoute! Quiconque a une intelligence, qu’il réfléchisse ! Dans la religion du Ciel, fils et filles sont égaux. Les filles peuvent, au même titre que les fils,  rendre un culte à leurs parents et grands-parents. C’est pourquoi chacun des enfants a droit à une part égale de l’héritage lors du partage à la succession Aucune part n’est prélevée au titre du « huong hoa », destiné au culte des ancêtres. Aucune part n’est prélevée non plus au titre du « tiêt tu ». Dans la religion du Ciel, aucun culte n’est prévu c’est pourquoi, la part destinée au « huong hoa » n’a pas de raison d’être.
Je vais maintenant vous raconter, pour vous divertir, les circonstances dans lesquelles j’en suis venu à adhérer à la religion du Ciel. A l’époque où je n’avais encore aucune religion, chaque fois que quelque chose me tracassait, je ne savais vers qui me tourner pour me plaindre ou demander une aide ; d’une part, parce que mon père et ma mère étaient morts l’un et l’autre, et qu’orphelin et seul au monde je ne savais pas sur qui chaque jour il faut m’appuyer ; je me sentais vraiment faible et sans défense ! Aujourd’hui, je pratique la religion du Ciel. Chaque fois que quelque chose me tracasse, je me tourne vers mon père qui est au  Ciel pour lui demander d’avoir pitié de moi et de m’aider. Dieu répond-il alors à mon appel, je ne le sais, mais, de toute manière, pour ma part j’ai le cœur en paix. Désormais, je suis comme un homme  possédant une colonne vertébrale, comme un homme ayant un père, et un père compatissant, qui sait m’aimer et me choyer ; Je ne suis plus du tout orphelin comme avant. Mes enfants, voilà deux ans déjà que je pratique la religion du Ciel. Si je m’étais trouvé ni dans la lumière ni dans l’obscurité, si j’avais connu le malheur et le chagrin, je vous aurais dit que j’avais fait une erreur afin que vous n’adoptiez ma religion. Pour quel motif vous aurais-je trompés  pour vous entraîner dans un lieu obscur ? Moi qui avais accepté de m’agenouiller et de me prosterner pendant des dizaines d’années devant l’autel et sous les brûle-parfums, j’ai honte de moi-même : alors que j’étais une notabilité comment ai-je pu m’abaisser jusqu’à me prosterner devant de si humbles et vulgaires objets ? Si je vous ai envoyés à l’école, c’était pour que vous soyez instruits, pour que vous sachiez réfléchir, que vous sachiez vous réformer, que vous sachiez ce qui est superstition pour y renoncer et que vous sachiez ce qui est bien pour le pratiquer. Jamais je n’ai voulu que vous conserviez ce qui est ancien. Si j’avais voulu que vous suiviez aveuglément la voie de vos grands parents et parents, je n’aurais pas eu besoin de vous donner une instruction, vous forçant à des efforts  inutiles tout en m’entraînant des dépenses. Les enfants d’autres familles qui ne sont pas allés à l’école et n’ont reçu aucune instruction, ils savent pourtant eux-aussi suivre la voie de leurs grands parents et parents. Confucius craignait que les gens ne s’accrochent au passé et ne s’attachent à conserver l’ancien. C’est pourquoi il recommandait explicitement : cau nhut tân, huu nhut tân, nhut tân ;ce qui signifie : il faut faire du neuf, et chaque jour il faut faire encore du neuf. Mes enfants, réfléchissez sur quelques unes de ses sentences : elles sont très claires :thôn tâm tât mui van phap dai minh, ce qui signifie :son cœur, il ne faut pas le laisser dans l’obscurité, et dans une maison éclairée, tout se voit distinctement. En d’autres termes ; jour et nuit, il ne faut pas perdre son temps. A de nombreux endroits, les Livres classiques rappellent qu’il faut adorer une personne, or, personne n’accepte de rendre un culte à Dieu, sans doute parce que les gens n’étudient pas et ne s’en aperçoivent pas Lao Zi qui a fondé la religion du « vô vî »(non agir) pour la pratiquer n’a pas suivi la voie de ses parents. Depuis des milliers d’années personne ne lui a reproché d’avoir fait quelque chose de mal ; par la suite, il a atteint l’illumination et rejoint les immortels.Cakya Mouni a fondé  la religion du bouddhisme pour le vivre. Pendant des années personne n’élevé la voix pour dire qu’il  a fait une erreur. Lui non plus n’a pas suivi la voie de ses ancêtres, et par la suite il est devenu un Bouddha. Maintenant que je fonde la religion du Ciel pour la pratiquer, je ne contrains non plus personne à me suivre ; pourquoi dites-vous que j’ai tort en ne respectant pas les us et coutumes des ancêtres. Mes enfants, ce que je fais maintenant, je ne sais pas pour l’instant ce qu’il en sera demain. Si vous me suivez, c’est bien, sinon tant pis pour vous. Je m’engage fermement à ne pas vous en faire le moindre reproche. Je constate que dans la vie tout le monde dit : j’aime beaucoup ms enfants et petits-enfants. Or en réfléchissant mûrement, je remarque qu’il n’ ya pas amour mais détestation et rancune. Je vais m’expliquer : depuis toujours lorsque le père entre dans une religion les enfants l’épousent. Quand à celui qui a le rôle de père, il faut qu’il pense à ce qui attendra ses enfants et petits-enfants. Les gens vont-ils pouvoir les réduire en esclavage ? Ce n’est qu’après mûre réflexion que l’on s’engage. Or depuis l’antiquité jusqu’à présent, personne n’y pense ; si le père a le désir d’y rentrer, il rentre immédiatement. Si je pratique l e bouddhisme, je livre mes enfants aux bonzes. Si je pratique le protestantisme, je livre les enfants aux pasteurs. Quant à la religion des lettrés, c’est les livrer aux  bonzes, et aux personnes malhonnêtes et fourbes.

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 Pour sa part, en pratiquant la religion du Ciel, tía est loin de la pratiquer comme les personnes susvisées ; d’abord, piété filiale envers les grands parents et parents, ensuite, tía ne perd pas sa part d’âme, enfin, personne ne contraint les enfants à quoi que ce soit, et en même temps ils n’ont pas à être les esclaves
Hélas, en remplissant le rôle de père, peut-on  être ignare où naïf jusqu’à prendre des enfants et petits enfants et les livrer à ces individus. Quant à soi, en tant que fils, il faut aussi savoir réfléchir : bien que son père vous livre à ces individus et lorsqu’il le fat sans que les notables du village l’aient certifié et attesté, alors on a le droit d’annuler, pourquoi ne pas annuler donc, pourquoi s’abaisser à être l’esclave des autres ? Vraiment en évoquant tout cela, cela fend le cœur à chaque épisode

Il y a une sentence de Confucius qui est très claire : sanh hô mim chi thê nhi phan co chi dao,tac tai dai ky than ,ce qui signifie :nous sommes nés dans les temps présents, et si nous tournons vers le passé: pour pratiquer les religions d’autrefois, alors le malheur nous menace ;il dit : nhơn tâm duy nguy,đạo tâm duy vi, c'est-à-dire : le cœur de l’home est en danger, le cœur de la religion est mystérieux ; autre sentence : nhược hửu tang hanh ac su hau tu cai hôi cuu cuu tât quach kiêt khanh, ce qui signifie ; une personne fait une mauvaise action, ensuite, elle s’en repent et se met à faire du bien ; au bout d’un certain temps,  la grâce la touchera ; cette sentence veut dire que l’être humain peut transformer ainsi le malheur en bonheur.
Le livre classique dit siêu phàm nhập Thánh, c'est-à-dire : si l’on arrive à dépasser le monde, on atteint la sainteté, le livre canonique Huỳnh Đình dit thê tâm diet nhi dao tâm sanh, c’est à dire : si l’on arrive à éteindre chez nous, ce qui relève du monde, alors l’esprit religieux s’épanouira. .LaoZi dit : lòng ở đâu thì mình ở đó, là où est le cœur, là nous sommes. La chenille qui pratique son ascèse pour devenir papillon, qui le  lui a appris, ou l’y a exercée ? sans doute , Dieu l’a t-il fait pour elle ;  Thái Thượng dit họa phước vô môn dỉ nhơn tự triệu, ce qui signifie : le malheur et le bonheur n’entrent par le fenêtre de quiconque, c’est nous qui les faisons entrer ; la sentence ; thượng bá nhứt tâm hành chánh đạo,tự nhiên thiên địa bất tương khuy , ce qui signifie : veiller toujours à garder un cœur tourné vers la bonne religion, naturellement le Ciel et la Terre ne sont pas fâchés contre nous ; Khổng Minh dit mưu sự tại nhơn thành sự tại thiên , ce qui signifie :l’homme peut tout faire mais la réussite ou l’échec est l’œuvre de Dieu.
 
Mencius dit : hành hoặc sự chi,chi hoặc vật chi,hành chi phi nhon số mạng gia ,ce qui signifie : la chose que nous entreprenons, sans doute quelqu’un nous incite à le faire ; une chose que nous avons l’intention de faire et que nous ne faisons pas, sans doute que quelqu’un nous empêche et nous  dissuade, mais cette incitation ou cette dissuasion, ce n’est  pas le fait d’un homme ; ne serait-ce pas plutôt celle du Ciel ? cela vient vraiment de Dieu vạn sự bất nhơn kê giao,nhưt sanh dô thi mang an bài, ce qui signifie : il y a des millions de choses qui ne sont pas programmées, calculées par l’homme , toute une vie d’homme, le Ciel a déjà arrangée, agencée. Le livre dit ; đa phúc đa cám,đa tài luỵ thân pourquoi dit-on qu’être riche, c’est être heureux. Le livre dit ; hưu điên khoai hoat lô,thê thuong thieu nhơn hành, c'est-à-dire qu’il y a des routes larges et bien tracées, et que pourtant, dans la vie, peu de gens fréquentent.,c’est aussi l‘expression d’un regret, le livre classique dit bât vi tê huong,nhi dan phuoc,bât nhi thât lê nhi đan hoa,c'est-à-dire que ce n’est pas parce l’on fait des offrandes et des sacrifices à nos morts que c’est considéré que comme bien faire, et ce n’est pas parce que l’on ne fat pas d’offrandes et de sacrifices que  c’est considéré comme avoir tort ; cela ne montre t-il pas que c’est inutile de faire des offrandes et des sacrifices ; il y a aussi cette sentence : kỉnh quỷ thần nhi viễn chi , ce qui signifie : lorsque l’on vénère les démons et les génies, il faut garder ses distances ; or, les gens qui rendent un culte à la maison, c’est pourtant près ; est-ce-là prendre ses distances ?
 La religion des Lettrés, tía constate que tout le monde la pratique, depuis trois  générations au maximum ;  comment justifier cela ? Lorsqu’on dit : si l’on n’offre pas d’offrandes et de sacrifices à nos morts, ils ont faim et soif ; or, leur donner à manger deux fois par an, comment peut- on considérer cela comme suffisant pour les rassasier ? Quant à l’affaire de l’enterrement et des obsèques, le livre classique dit qu’il faut s’entraider. C’est pourquoi, apportons de l’argent pour aider les autres, c’est bien, c’est beau, au lieu d’acheter quelque objet que ce soit. Il faut savoir que lorsqu’on achète un objet de 50$00 pour offrir à quelqu’un, le dentinaire ne peut pas l‘utiliser, et pourtant, plus tard, il devra rembourser la somme intégralement ; agir ainsi, c’est rendre un mauvais service à quelqu’un ; c’est loin de l’aider. C’est aider les Tây  et aux Chêt . Agir ainsi, ce n’est pas aimer autrui. Mes enfants, examinez le cas
Quant à l’entraide entre père et fils et frères et sœurs, il faut aider sur le plan alimentaire ; il ne faut pas aider pour ce qui est des jeux d’argent et de hasard et de débauche ; même si l’on voulait aider, ce serai inutile. Il vaut mieux les laisser se fâcher, pour commencer, et par la suite regagner leurs esprits et se repentir. Voilà comment on s’aime vraiment ; quant aux affaires d’amitié, il ne faut pas y croire. La religion du Ciel est vraiment la bonne, mes enfants ; Bonne en ce sens : si nous étions dans la richesse et le luxe, sans doute ne nous en tirons pas un sujet d’orgueil, car nous serions convaincus que cette richesse et ce luxe étaient un don de Dieu, et non pas dues à notre talent et à notre intelligence. C’est pourquoi, nous n’osons pas être orgueilleux. En revanche, si nous nous trouvions dans la pauvreté et l’abjection, nous ne devrions pas nous attrister et nous plaindre. Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, tuỳ sợ ngộ nhi an, ce qui signifie : le mieux encore, c’est de s’en accommoder et d’y trouver paix et tranquillité.

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 L’être humain a une âme et un corps ; l’âme, bien qu’invisible, et pourtant existe, quant au corps de chair, bien qu’il existe, et pourtant pas : la vérité est celle-ci : il faut respecter à la fois et l’âme et le corps, c‘est ce qu’il faut. Le livre saint de la religion du Ciel est le livre du Nouveau Testament, le livre des Lettrés donc, tout relève également de la religion du Ciel ; quant à dire pourquoi la religion des Lettrés n’agit pas selon les livres des Lettrés, les livres des Lettrés disent de rende un culte au  Ciel, et, dans ces conditions, comment peut-on l’appeler religion des Lettrés ? Or les religions sans livre saint sont des religions imitées, c’est pourquoi elles  s’appellent religions des Lettrés. La culture du classicisme est une science, les caractères des Lettrés, les livres des Lettrés ; il n’a jamais existé une religion des Lettrés.
Ma religion du Ciel parlant du sacrement du Baptême d’une façon quelque peu trop sommaire, mais en y réfléchissant de plus près, il existe des mythes et proverbes d’autrefois disant souvent có tội lội dưới sông,ngưởn mông hết tội, ce qui signifie : celui qui a péché traverse le fleuve  à la nage en soulevant son derrière n’a plus de péché., attention, voilà le mythe. Quant à la confession de ma religion du Ciel , c’est la confession mutuelle ; lorsqu’on commet un péché ou une offense contre une personne,  alors on va vers cette personne, on s‘agenouille devant elle ; et on confesse les péchés que l’on a commis, ou bien on lui rend les biens et les objets à cette même personne en lui demandant de remettre les péchés, en prenant l’engagement de ne plus oser recommencer; lorsque l’on a porté atteinte à la bonne renommée des grands parents et parents de cette personne, on va aussi s’agenouiller devant eux pour reconnaître ses torts. Quelle que soit la manière dont la personne juge nos péchés, nous devons l’accepter. C’est ensuite que nous lui demandons de remettre nos péchés. Si cette personne consent à nous pardonner, nous sommes immédiatement guéris, lavés de tous les péchés
La religion que nous pratiquons en l’occurrence est la religion du Ciel. Si quelqu’un pouvait l’entendre du matin jusqu’au soir, et qu’il lui advienne de mourir le soir, ce ne sera pas si mal car dans les livres, on relève la sentence suivante : triệu van đạo,tích tu khả hỷ, dont le sens a été expliqué ci-dessus, Jésus dit : je suis la voie, je suis la vie, celui qui ne suit pas ma voie ne trouvera pas la vie ; je suis la lumière, celui qui ne me suivra pas ne peut pas avoir la lumière ; je suis la justice, celui qui ne me suivra pas ne connaîtra pas la justice ; je suis la vérité, celui qui ne me suivra pas, n’aura point la vérité ;  je suis la porte, celui qui ne passera pas par cette porte n‘entrera pas dans le royaume du Paradis ; je suis la vigne ,les sarments qui ne sont pas rattachés à la racine  seront desséchés à coup sûr. Les paroles que Dieu a prononcées, quiconque a des oreilles pour les écouter, qu’il écoute et en tire les conséquences pour lui-même
J’ai fondé Le livre saint de la religion du Ciel pour la pratiquer et le transmettre à mes enfants et petits-enfants pour qu’ils la pratiquent à leur tour, car, j’ai remarqué parmi les gens que tout le monde était piégé dans le cercle de l’esclavage, et doit s’acquitter  de la dette d’une existence antérieure (karma). J’ai fondé la religion du Ciel avec l’idée de m’appuyer sur la puissance mystérieuse de Dieu pour effacer la dette du karma et sortir du cercle de l’esclavage
 La première chose est de faire savoir aux enfants et petits-enfants l’ancêtre fondateur pour lui rendre un cule et que Dieu nous a crées pour croire en lui.
La deuxième chose est de savoir que nous commettons des péchés et nous en repentir afin de ne pas recommencer, plus tard, à l’heure de notre mort, notre âme pourra parvenir au royaume du Paradis qui sera un lieu de joie
 La troisième chose, les enfants et petits-enfants échappent au cercle de l’esclavage et, par surcroît, ne doivent plus la dette du karma c’est vraiment la vie révée sur cette terre des vivants ; les choses dont je me suis entretenu plus haut, je les ai exposées clairement : le Bouddhisme et la doctrine de LaoZi ont pour devise xả thân,nhi cầu đạo, c'est-à-dire ne pas respecter le corps mais honorer juste l’âme, c’est pourquoi ils entassent les grains pour une période de disette  et font beaucoup de choses pour violenter le corps, parlent de choses mystérieuses et lointaines.
Quant à la religion des Lettrés, on ne connaît pas l’âme ; honorez plutôt le corps(de chair) ;il vaut parler de choses ordinaires, point n’est besoin aucunement de parler de  choses complexes
Quant à la religion du Ciel, qui est la religion de Jésus, celui- ci dit que l’âme le corps sont les dons que Dieu nous attribuent ; il faut donc que nous apprécions, honorons l’un et l’autre. Il faut garder le corps dans toute sa beauté ; il faut garder pure son âme. Il enseigne le milieu. Vraiment sa religion est très compatible avec nos livres de Lettrés.

Thiên dao thanh Kinh, denière page intégralement traduite en français en petits passages
Saint-Malo, 29 septembre 2011
 
 


 
 


Chủ Nhật, 5 tháng 6, 2011

TÌM NGƯỜI THÂN

Blog GIA ĐÌNH TẠ TRUNG TRÀ VINH vừa nhận được bức thư của một người vào xem Blog và thiết tha muốn liên lạc lại với chị TẠ THỊ KIM VÂN con Ông TẠ TRUNG ÁI.Nội dung bức thư như sau:
"Tôi tên Lưu Mỹ Lệ,đang ở Texas,Mỹ.Tôi là bạn học chung trường Đại Học Văn Khoa Saigon với Kim Vân.Chúng tôi rất thân nhau.Khi ở Canada,Vân và tôi có liên lạc với nhau cho đến năm 1982 thì lạc nhau Tôi có tìm qua mạng,cho đến nay tình cờ tìm được blog GĐHTTOTV,nhìn thấy hình căn nhà ở TV và hinh của papa Ái,tôi xúc động quá.Hy vọng tìm được Vân,nên tôi gởi thư này,mong Ông vui lòng cho Vân biết tin và đ/c của tôi:
leluumy@yahoo.com.vn
hoặc cho tôi biết tin của Vân,xin chân thành cám ơn.
Đính kèm hình của Vân chụp năm 1982 ở Canada"
Vậy Bà Con mình ai có biết Chị TẠ THỊ KIM VÂN ở đâu xin vui lòng giúp đở chị Lưu Mỷ Lệ.Xin cám ơn
TIN VUI: và....hai chị đã tìm được nhau !
              " Đúng là Kim Vân,bạn của tôi,sau 29 năm lạc nhau,
nay nhờ Anh Phước mà chúng tôi  tìm được nhau.Xin cám ơn Anh ,
...rất   rất    rất nhiều."


BLOG GIA ĐÌNH TẠ TRUNG TRÀ VINH XIN NHIỆT LIỆT CHÚC MỪNG.


Thứ Năm, 2 tháng 6, 2011

TA TRUNG-TRA VINH

 Archives familiales (arbre généalogique)
de la famille TẠ TRUNG, de TRÀ VINH
Avant-propos
                                         

     On trouvera ci-après l’origine et la genèse des Archives familiales de la lignée des TẠ, de Trà vinh, et du blog « GIA DINH TA-TRUNG TRAVINH ».

             TẠ HUỲNH YẾN, fille aînée de TẠ TRUNG QUÂN, fréquenta pendant son enfance l’école française (le Couvent des Oiseaux), puis se rendit très jeune en France  pour y poursuivre ses études. Elle  épousa un Français, s’établit en France  et y vécut jusqu’à la fin de sa vie. Malgré cela, par la pensée, elle  n’avait jamais quitté son pays, lisant avec assiduité les livres vietnamiens et restant très attachée à sa famille du Viet Nam. C’est pourquoi, lors d’un séjour qu’elle fit à Saigon pour s’occuper de ses parents, malades, elle consacra beaucoup de temps à noter et à transcrire tout ce que lui contaient et racontaient des membres de la famille, et, en s’appuyant sur deux généalogies existantes, celle que détenait  TA TRUNG CANG, et celle que détenait TA BACH LAN, élabora le projet d’Archives familiales de la lignée des TẠ .

        Malheureusement, les deux généalogies susmentionnées, ainsi que l’original du projet d’Archives familiales, ont été égarés. Seule restait une photocopie du projet. Craignant qu’au bout d’un certain temps cette photocopie ne risque d’être égarée elle-même, j’ai décidé, à titre de précaution, et dans la perspective d’autres avantages que cela apporterait, de l’enregistrer sur ordinateur, alors que je n’avais aucune notion de l’informatique. Par un heureux hasard, ma nièce, HUỲNH THỊ CẪM HÀ, fille de ma sœur  Tạ Cẫm Nhung, et son mari, SẦM BỮU SƠN sont venus me rendre visite, et ils avaient avec eux un ordinateur. J’en a iprofité pour mettre au point et compléter le projet, et CẪM HÀ et son mari, à tour de rôle, en  ont recopié le texte, qu’ils ont ensuite mis sur ordinateur.
       Cẫm Hà a utilisé Microsoft Excel pour agencer les archives .De son côté, Sơn a utilisé Auto cad pour les transcrire.

                  Une fois dactylographié, le texte des Archives familiales a été communiqué à quelques membres de la famille, parmi lesquels Michel LƯƠNG HỮU PHƯỚC ( petit-fils du côté paternel de TẠ THIẾU LANG ), qui a une grande expérience de l’informatique , et qui, avec enthousiasme et dévouement, a pris l’initiative de la création du blog« GIA ĐÌNH TẠ TRUNG TRÀ VINH » afin que les membres de la famille, dispersés à travers les cinq continents, puissent entrer en contact les uns avec les autres, échanger des nouvelles et des images et photographies. Je suis convaincu qu’avec le temps,  ce blog ne cessera de s’étoffer et de s’enrichir, et qu’il sera très fréquenté. Grâce à cela, le SENTIMENT FAMILIAL  sera avivé, fortifié et consolidé..

         Par ailleurs, TẠ TRUNG DÕNG, fils aîné de Tạ Trung Quân, détient :
-         l‘original du TESTAMENT  dans lequel sont énoncées les clauses du partage du patrimoine familial, et
-         un exemplaire dactylographié d’un manifeste élaboré par TẠ TRUNG VÕ et intitulé « THIÊN ĐẠO THÁNH KINH » (Livre saint de la religion du ciel) , dont on peut également consulter le texte sur le blog. 

       Je formule le vœu que tous les membres de la famille  apporteront leur contribution en faisant part de leurs idées, en prenant la peine d’apporter, le cas échéant, les corrections et rectifications nécessaires, et  en mettant à jour les nouvelles familiales afin que les Archives familiales et le blog soient plus exacts et plus complets.

                                Tạ Trung Dung       TTrung Dõng
            Huỳnh thị Cẫm Hà    Sầm Bữu Sơn      Lương Hữu Phước



Family Records of TẠ Family at Trà Vinh
Foreword
Following is the origin and process of writing the FAMILY RECORDS and website of Tạ Family at Trà Vinh.
At first, Cô TẠ HUỲNH YẾN, eldest daughter of Ông 11 TẠ TRUNG QUÂN, though when young studied at a French school (Couvent des Oiseaux), went overseas to study very early in life, then married a French and settled down in France until her decease - always remembered her motherland, continued reading Vietnamese books, and kept herself in close touch with the family. Therefore, while back home to take care of her ailing parents, she spent much efforts in recording notes of the relatives and summarized the 2 volumes of family records, one by Ông 7 TẠ TRUNG CANG, and one by Bà 10 TẠ BẠCH LANG, into the Draft Family Records of the Tạ Family
Regretfully, both these 2 family records and the original draft are lost, and only the copy of the draft can be found. Seeing that if left for some time this copy might also be lost, I have decided to record it into the computer, as this will be more long-lasting and beneficial, although at the time I was not at all computer literate. Luckily my niece,HUỲNH THỊ CẪM HÀ, daughter of chị Tạ Cẫm Nhung, and her husband SẦM BỮU SƠN happened to drop by, bringing their computer; so I edited and supplemented the draft and both of them took turns to record into the computer. In addition, HT Cẫm Hà also used Microsoft Excel to organize the family records, and SB Sơn used Auto cad to write the family records.
After typing, the family records was sent to some relatives, including Michael LƯƠNG HỮU PHƯỚC (paternal grandson of Bà 13 TẠ THIẾU LANG) who was highly computer literate and passionate. He alone created the website of “The family of Tạ Trung, Trà Vinh”, for relatives all over the world to communicate with one another, thereby exchanging news and photographs. I believe that this website will be more and more developed, with many readers - and thanks to this - family relationships will be closer, stronger, more lasting and passionate.

Furthermore, the eldest son of Ông 11 Tạ Trung Quân, TẠ TRUNG DÕNG, still preserves the following:
- The WILL, on division of the family property, and;
- The typed-written “THIÊN ĐẠO THÁNH KINH” (the Heavenly Path of the Bible) by our Forefather TẠ TRUNG VÕ; which is also recorded in the website.

I hope that all our relatives will together contribute in editing and updating their family news so that the Family Records and this Website will be more accurate and comprehensive.
Tạ Trung Dung Tạ Trung Dõng
Huỳnh thị Cẫm Hà Sầm Bữu Sơn Lương Hữu Phước
Gia Phả Họ TẠ,Trà-Vinh
Lời nói đầu

Sau đây là xuất xứ và quá trình quyển GIA PHẢ và website DÒNG HỌ TẠ,TRÀ
VINH .
Đầu tiên, Cô TẠ HUỲNH YẾN, trưỡng nữ Ông 11 TẠ TRUNG QUÂN , mặc dù lúc
nhỏ học trường Pháp (Couvent des Oiseaux ) , rồi qua Pháp du học rất sớm và lập
gia đình với người Pháp, sinh sống tại Pháp cho đến khi qua đời ,nhưng lúc nào
Cô cũng nhớ đến xứ sở ,chăm lo đọc sách Việt và hết sức gắn bó với gia đình ,
nên trong thời gian Cô về Sài Gòn để nuôi cha mẹ già bịnh hoạn , Cô đã bỏ nhiều
công ghi chép lại những lời kể của bà con và đã đúc kết 2 tập gia phả , một tập
của Ông 7 TẠ TRUNG CANG,và một tập của Bà 10 TẠ BẠCH LANG ,để viết ra bản thảo
Gia Phả Dòng Họ TẠ .
Rất tiếc cả 2 tập gia phả nói trên và bản chánh bản thảo đều bị thất lạc
chỉ còn lại bản chụp hình (photocopy ) của bản thảo .Nhận thấy nếu để qua một
thời gian nữa bản copy nầy cũng có thể bị thất lạc ,nên tôi quyết định ghi nó
vào máy vi tính thì chắc chắn hơn và có nhiều tiện lợi hơn ,mặc dù lúc
nầy tôi chưa biết gì về máy vi tính cả .Cũng may là ngay lúc đó có cháu tôi
là HUỲNH THỊ CẪM HÀ ,con gái của chị Tạ Cẫm Nhung,và chồng của
cháu là SẦM BỮU SƠN qua chơi, có đem theo máy vi tính ,nên tôi điều chỉnh và bổ
túc bản thảo cho hai người thay phiên nhau đánh vào máy .
Ngoài ra , HT Cẫm Hà còn lập gia phả săp theo “hệ thống” (Microsoft Excel) và SB Sơn viết gia phả theo “Tông Chi “ (Auto cad )
Sau khi đánh máy xong , quyển gia phả được gởi cho vài bà con ,trong sốnầy có Michel LƯƠNG HỮU PHƯỚC ( cháu nội Bà 13 TẠ THIẾU LANG ) rành về vi tínhvà đầy nhiệt huyết, sốt sắn một mình đứng ra lập Website “GIA ĐÌNH TẠ TRUNG TRÀVINH”, để bà con khắp 5 châu có thể liên lạc với nhau , trao đổi tin tức vàhình ảnh .Tôi tin tưởng rằng Website nầy càng ngày càng lớn mạnh , có nhiều người vào xem và nhờ đó TÌNH BÀ CON GIA ĐÌNH thêm gần gủi,bền chắc và nồng hậu hơn .

Ngoài ra Trưởng nam của Ông 11 Tạ Trung Quân là TẠ TRUNG DÕNG còn cất giử:
-Quyển CHÚC NGÔN tương phân gia sản và
-Bản đánh máy “THIÊN ĐẠO THÁNH KINH” của Tổ TẠ TRUNG VÕ,và bản nầy cũng đã được
đưa vào Website .
Tôi mong mỏi tất cả bà con hảy cùng nhau góp ý ,hết lòng tham gia sửa
chửa những sai lầm ,cập nhựt hoá tin tức gia đình ,để cho GIA PHẢ và WEBSITE nầy
được chính xác , đầy đủ hơn .

Tạ Trung Dung , Tạ Trung Dõng
Huỳnh thị Cẫm Hà , Sầm Bữu Sơn , Lương Hữu Phước